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A contre courant des tendances actuelles, Isabel Ribeiro passionnée de musique, crée un nouveau label. En ces temps du tout numérique, c’est un curieux défi, d’où le nom du label : Défis. Avec un S, parce que tout est défis dans cette entreprise : celui de tourner le dos aux critères commerciaux, de miser sur une musique qui répond à des exigences de qualité, de créativité, d’émotion. Celui de vouloir aller à l’encontre de l’éphémère qui caractérise une bonne part de la musique actuelle. Celui d’être un label à cheval entre Paris et Madère, où il prend place au sein d’un projet culturel développé par Crossing Productions.
La première cuvée, prochainement dans les bacs, compte avec les albums de Arrigo Barnabé et son opéra-rock déjanté, de Jean-Yves Candela pianiste, compositeur et son jazz colorée de bossa, de Maria Teresa et ses standards des seventies et de Toninho do Carmo, guitariste confirmé et compositeur en devenir.
A l’heure du tout virtuel, du support informatique, du téléchargement, de Youtube et autres Deezer, créer un nouveau label tient de l’anachronisme. Mais la passion échappe aux contingences de la mode, de l’air du temps, de la technique et c’est justement la passion qui a donné le jour à Défis, un nouveau label. Passion de la musique, de la création. Passion de la qualité. Passion du beau.
Le désir d’un label à l’image de ses passions, trottait depuis bien longtemps dans la tête d’Isabel Ribeiro : C’est une idée ancienne qui m’est venue parce que je me suis rendue compte que j’étais entourée de gens pleins de talent et que je possédais, moi, celui de les réunir et leur proposer des défis. Défis qui ont donné son nom au label devenu enfin une réalité. Défis au pluriel, parce que le projet en comprend beaucoup. Celui que se fixent Isabel et sa bande de passionnées – coéquipiers dans cette odyssée – pour que le projet voie le jour et vive. Celui de tourner le dos aux critères commerciaux pour miser sur une musique qui n’est pas forcément grand public, mais qui répond à des exigences de qualité, de créativité, d’émotion. Celui de vouloir aller à contre courant de l’éphémère qui caractérise trop souvent la production musicale actuelle. Celui, enfin, proposé aux artistes de se lancer dans une aventure nouvelle, de prendre des risques en se mettant dans des situations inhabituelles. Car tel est le pari éditorial fixé pour le label : provoquer des rencontres inédites entre les artistes et leur propre création.
Sur les six productions que le label se propose de lancer cette année, quatre sont déjà en boîte. L’on devrait donc bientôt découvrir les CD d’Arrigo Barnabé, vieux routier pauliste d’une musique toujours d’avant-garde qui révise son album Clara Crocodilo ; de Maria Teresa, qui revisite à sa manière des classiques du répertoire brésilien et anglo-saxon des années 70 ; de Jean-Yves Candela compositeur inspiré, enfant du jazz et de la bossa nova, qui s’affronte à lui même seul au piano ; de Toninho do Carmo guitariste subtil et sophistiqué qui s’initie à un travail en solo. Avec, chacun son style, sa nature, son tempérament, ils forment un bouquet musical multicolore qui trouve son unité grâce au travail d’équipe proposé par Défis.
Métaphoriquement, la cohésion – l’on pourra dire la signature – de Défis est apposée dans le projet graphique des pochettes des CD du label, conçu par Sylvain Barré. Ainsi, tel un écho à sa ligne éditoriale, Défis s’est défini aussi une ligne esthétique, qui caractérisera le visuel de toutes ses productions.
Inscrit dans un projet culturel plus vaste, mené depuis des années par Isabel Ribeiro et Rui Frati autour du théâtre, de la musique, de l’événementiel, de la formation au spectacle, le label s’installe sur l’île de Madère où Crossing Productions a étendu son action et où il fait bon aller fleurer un vent de culture nouveau, puiser de nouvelles énergies, découvrir de nouvelles écoutes. Encore un défi que se lance Défis.
— Dominique Dreyfus
un nouveau label,
un nouveau défi